Dans une société qui valorise la maîtrise de soi, la productivité et l’adaptation permanente, la souffrance psychique reste souvent invisible, tue, minimisée. Pourtant, elle est là . Elle s’infiltre dans les corps, les relations, les pensées. Elle entrave le quotidien, parfois sans qu’on puisse en identifier clairement la source.
Repérer les signes de souffrance psychique, c’est déjà poser un acte de soin. C’est reconnaître que quelque chose ne va pas, que le mal-être mérite d’être entendu, accueilli, accompagné.
🔍 Des signes qui ne trompent pas
La souffrance psychique ne se manifeste pas toujours par des crises spectaculaires. Elle peut s’installer insidieusement, dans les gestes du quotidien, dans les silences, dans les absences. Voici quelques signes fréquents, à considérer comme des indicateurs d’un déséquilibre intérieur :
💬 Symptômes émotionnels :
- Tristesse persistante, sans cause apparente.
- Irritabilité, colère fréquente ou incontrôlée.
- Anxiété diffuse, sentiment d’alerte permanent.
- Sentiment de vide ou d’absurdité.
đź§Ť SymptĂ´mes comportementaux :
- Repli sur soi, évitement des interactions sociales.
- Difficulté à prendre des décisions ou à se concentrer.
- Perte d’intérêt pour les activités habituelles.
- Hyperactivité ou agitation inhabituelle.
🛌 Symptômes somatiques :
- Troubles du sommeil (insomnie, réveils nocturnes, cauchemars).
- Fatigue chronique, épuisement malgré le repos.
- Douleurs physiques sans explication médicale claire (maux de tête, tensions musculaires, troubles digestifs).
đź§ SymptĂ´mes cognitifs :
- Pensées négatives récurrentes : culpabilité, auto-dévalorisation.
- Ruminations mentales, scénarios catastrophes.
- Difficulté à se projeter dans l’avenir.
đź§ Une souffrance aux multiples visages
La souffrance psychique peut être émotionnelle, relationnelle, existentielle, contextuelle. Elle peut surgir après un événement traumatique, une rupture, un deuil, une surcharge professionnelle, ou s’installer sans événement déclencheur identifiable.
“Je fais tout ce qu’il faut, mais je ne ressens plus rien. Je suis là , mais absente.”
— Extrait d’un récit clinique anonymisé
Ce type de vécu illustre une dissociation émotionnelle, fréquente dans les états de burn-out ou de dépression masquée. D’autres témoignent d’un sentiment d’étrangeté à soi, comme si leur vie ne leur appartenait plus.
🧠Psychoéducation : comprendre pour ne pas banaliser
Il est essentiel de rappeler que :
- La souffrance psychique n’est pas une faiblesse, mais un signal d’alerte.
- Elle peut toucher tout le monde, quel que soit l’âge, le genre, le statut social.
- Elle mérite une écoute professionnelle, bienveillante et sans jugement.
- Elle peut évoluer positivement, à condition d’être reconnue et accompagnée.
La consultation psychologique permet de mettre en mots, de déplier le vécu, de retrouver du sens là où tout semble confus ou figé.
💬 Repérer, c’est déjà prendre soin
Ce deuxième article s’inscrit dans la continuité du premier : “Quand consulter un·e psychologue ?”. Il vise à outiller, sensibiliser, déstigmatiser. Car repérer les signes de souffrance psychique, c’est aussi ouvrir la voie à une transformation possible.
“Ce n’est pas parce que je nepleurepas que je ne souffre pas.”
— Parole entendue en consultation